Amortir un bien, c'est déduire le coût d'un bien sur plusieurs années, mais il existe deux types d'amortissements : linéaire ou dégressif. Alors comment décide-t-on qu'un bien peut être amorti de façon linéaire ou dégressive ? Quels bien sont sujets aux amortissements ? Comment calculer un amortissement linéaire ? Voyons cela dans notre dossier sur l'amortissement linéaire.
Définition : c'est quoi l'amortissement linéaire ?
L'amortissement linéaire est le fait d'étaler le coût d'un bien sur une période plus ou moins longue. Ce, de manière uniforme. C'est ainsi que l'on prend en compte la dépréciation du matériel, du fait de son utilisation.
Cette période correspond alors à la durée d'utilisation de votre immobilisation. Elle peut couvrir plusieurs exercices.
La différence entre charge et immobilisation est qu'une charge est déductible au cours de l’exercice, tandis que l'immobilisation demande plusieurs exercices comptables pour être comptabilisée entièrement.
En amortissement linéaire, un bien est déprécié de façon continue au fil des années.
L'amortissement linéaire est le plus courant et correspond au régime de droit commun et peut s'appliquer à toute immobilisation amortissable. Ce type d'amortissement est aussi une obligation si votre immobilisation a une durée de vie inférieure à 3 ans, l’amortissement dégressif n’étant alors pas possible.
Les règles de l'amortissement
On ne peut pas amortir toutes les dépenses d'une entreprise sur plusieurs années, il y a des règles comptables à respecter. Voyons quelques exemples de ce qui est autorisé et interdit par l'administration fiscale.
Particularité des biens de moins de 500€
De manière générale, retenez que tout bien que vous utilisez durant plusieurs exercices pour exercer votre activité doit être enregistré en immobilisation et amorti lorsque ses caractéristiques le permettent.
Toutefois, l'administration accorde une tolérance pour certains biens de moins de 500 euros. Le matériel de transport est en principe exclu de cette tolérance. Ceux-ci peuvent alors être déduits en totalité des charges de l'exercice. À noter que si un bien est composé de plusieurs parties, on dit qu'il est décomposable. Chaque partie identifiée est alors amortie séparément selon sa durée de vie.
L'immobilisation doit être légalement amortissable
Certaines immobilisations font l'objet d'une exception pour l'administration fiscale et ne sont pas amortissables. On a déjà parlé des terrains, mais c'est aussi le cas de marques créées en interne. Si vous souhaitez que vos immobilisations soient correctement traitées et que votre comptabilité soit faite sans erreurs, il est fortement conseillé de s'adresser à un expert-comptable.
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Quelle est la différence entre amortissement linéaire et amortissement dégressif ?
Il existe plusieurs modes d'amortissement qui s'adaptent à différents types d'achats de biens : amortissement exceptionnel, linéaire, dégressif, etc. Dans le cas de l'amortissement linéaire, on étale le coût du bien de manière uniforme sur toute sa durée d'utilisation. Dans le cas de l'amortissement dégressif, les modalités de calcul sont plus complexes et font appel à des coefficients qui dépendent de la durée. Retenez simplement que cela conduit à un amortissement plus rapide des biens. Mais ce n'est pas ouvert à toutes les immobilisations.
Dans quel cas un amortissement est dégressif ?
L'amortissement peut être dégressif à partir du moment où il concerne un bien d'une durée de vie supérieure à 3 ans. Mais quel type de biens ? Les amortissements dégressifs peuvent s'appliquer à :
- Outillage industriel, scientifique, médical, etc.
- Véhicules de transport en commun (bus, van, etc.)
- Matériel de manutention
- Un générateur d'énergie ou de chaleur (chaudière, climatiseur, groupe électrogène, etc.)
- Système de sécurité
- L'équipement de bureau (ordinateur, mobilier, etc.)
- Achats immobiliers dans le milieu hôtelier
Ceci n'est pas une liste exhaustive, et il faut savoir que les biens achetés d’occasion sont d’office exclus de l’amortissement dégressif. Pour plus d'informations, contactez votre expert-comptable qui saura déterminer comment comptabiliser vos dépenses.
Comment se calcule le montant d'un amortissement linéaire (formules, taux, base amortissable, durée, exemple, etc.) ?
Vous devez d'abord calculer la base amortissable.
Lors du calcul de la base amortissable, vous devez distinguer le coût hors taxes (HT) du coût toutes taxes comprises (TTC). En règle générale, l'amortissement se base sur le prix HT. En effet, la TVA (taxe sur la valeur ajoutée) n'est pas incluse dans le calcul de l'amortissement, car elle est généralement récupérable par les entreprises.
Cela signifie que pour l'acquisition d'un bien, le prix d'achat HT est utilisé pour déterminer la base amortissable. Par exemple, si une machine est achetée pour 12 000 € TTC avec un taux de TVA de 20 %, le coût d'acquisition pour le calcul de l'amortissement sera de 10 000 € (12 000 € / 1,20).
Les frais annexes directement attribuables tels que les coûts de livraison et d'installation sont également inclus dans la base amortissable, toujours hors taxes.
Cependant, une exception s'applique si la TVA n'est pas récupérable (ce qui peut être le cas pour certaines activités spécifiques ou pour des entreprises non assujetties à la TVA). Dans ce cas, le calcul se fait sur la base du prix TTC.
La formule pour calculer la base amortissable est la suivante :
coût d'acquisition + frais accessoires - valeur résiduelle
La valeur résiduelle est une estimation fiable de la valeur d'un bien à la fin de sa durée d'utilisation prévue. Elle doit être évaluée avec précision pour être déduite de la base amortissable.
Pour un amortissement en année 1, la formule pour connaître la somme amortie est celle-ci : Base X Taux (1/nombre d'années d'amortissements) X Temps/360
Voici un exemple : votre exercice se déroule du 01/07 au 30/06 de chaque année.
Le 01/07/N, vous achetez un outillage au prix de 5 000 euros HT. Il est prévu de l'utiliser pendant 5 ans.
L'amortissement à comptabiliser chaque année durant toute la durée de vie de votre matériel sera donc de 5 000 / 5 = 1 000 euros par exercice
La première année, la durée d'amortissement est calculée à partir de la date de mise en service et en fonction du nombre de jours. Le taux d'amortissement linéaire est fixe.
L’administration communique des durées d’amortissement d’usage, voici les taux d'amortissement de certaines immobilisations courantes :
- Matériel informatique : 33,33% sur une durée de 3 ans
- Véhicule : 25 à 20% sur une durée de 4 à 5 ans
- Matériel de bureau : 20 à 10% sur une durée de 5 à 10 ans
- Mobilier : 10 à 5% sur une durée de 10 à 20 ans
Qu'est-ce qu'une annuité d'amortissement ?
Une annuité est un paiement annuel. Dans le cadre de l'amortissement, on calcule la somme amortie par annuité. Cette annuité est constante dans le cas d'un amortissement linéaire ou fluctuante dans le cas d'un amortissement dégressif.
Qu'est-ce qu'une dotation aux amortissements ?
La dotation aux amortissements est le constat comptable de la dépréciation d'une immobilisation. C'est le calcul de la perte de valeur du bien corporel ou incorporel au fil du temps. La dotation est donc la charge qui sera constatée dans votre compte de résultat.
Comment faire un tableau des amortissements comptables ?
Vous pouvez créer un tableau, en méthode d'amortissement linéaire ou dégressif, pour avoir une meilleure visibilité sur le montant amorti et le nombre d'exercices restant. Il est généralement composé de :
- la valeur comptable en début d'exercice ;
- le taux d'amortissement ;
- l'annuité d'amortissement ;
- les amortissements cumulés.
Mais la solution la plus simple reste de faire appel à votre expert-comptable pour avoir une meilleure visibilité sur vos amortissements d'immobilisations. Chez Dougs, vous pouvez constater chaque mois le montant de vos amortissements grâce à un tableau de bord mis à jour régulièrement !
Entre deux sessions de conseil client, supervision de bilans comptables, management et formation de ses équipes, elle s’adonne à sa passion : la rédaction de contenus. Elle met sa plume et son expertise au service de sujets de fond sur la création d’entreprise et la comptabilité.
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