Le découvert bancaire n’est pas la bonne solution pour une entreprise
Diriger une entreprise n’est pas toujours de tout repos. En effet, vous trouverez systématiquement la contrainte suivante : Trouver et renouveler en permanence le financement de votre entreprise afin d’éviter les soucis banquiers tels qu’un découvert bancaire par exemple.
Les origines du financement d’une entreprise
Au début de toute entreprise, c’est l’apport personnel qui compte. Ainsi, dans une société, on parlera de capital social ou de compte courant d’associé. Parallèlement, on sollicite une banque pour un emprunt bancaire d’une durée de 5 ou 7 ans. Dès le commencement de l’activité, les fournisseurs vont servir indirectement de banquier en accordant un délai de paiement. Mais bien évidement et très rapidement, il faut que l’entreprise génère sa propre CAF (Capacité d’autofinancement). A défaut, le risque est bel et bien le découvert bancaire.
Le découvert bancaire non autorisé n’est pas la solution
Trop rarement, le dirigeant ne pense pas à négocier un découvert bancaire. La difficulté est simple : sans autorisation, tout moyen de paiement qui fera tomber le solde bancaire en dessous de zéro fera l’objet d’un rejet. Autrement dit, votre fournisseur ou vos cotisations sociales ne seront pas payés. Et si cela ne suffisait pas, des frais de rejet, d’autorisation, d’intervention … vont vous être facturés. Ce qui semble être un comble car ceux là figureront sur votre relevé bancaire sans être rejetés par la banque cette fois-ci et vous fera passer votre solde bancaire dans le rouge !
Bref, en 2 temps, 3 mouvements, vous voilà avec 200 euros de frais mensuels sans aucune contrepartie.
Le découvert bancaire autorisé n’est pas la solution non plus
Cependant la banque peut vous autoriser un plafond de découvert. Elle vous autorise ce que l’on appelle des facilités de caisse. Cependant, ce n’est toujours pas la bonne solution. En effet, si au moment de la date butoir, vous ne pouvez pas être au dessus de zéro, la banque peut décider de ne plus renouveler l’autorisation de découvert. Et là, c’est l’incident banque de France. Un peu comme si on vous retirait 12 points d’un seul coup sur votre permis de conduire. Autant vous dire que conduire votre entreprise va être périlleux et que vos partenaires (fournisseurs notamment) risquent de fuir.
La vraie question est de maîtriser son financement
Une entreprise doit donc se projeter dans son financement. Parfois une croissance mal maîtrisée en est la cause. Ainsi, une envolée de vos commandes génère de grosses sorties financières. En effet, vous allez jouer le rôle de banquier en accordant des délais de paiement à vos clients. Egalement en stockant peut être trop pour éviter d’être en rupture. Quand on additionne au fur et à mesure les sources de sortie de l’argent, il est peut être temps de prendre des décisions. Vous pouvez en effet avoir recours à un emprunt de restructuration d’une durée de 5 années ou geler vos emprunts existants sur une durée de 6 mois ou 1 an. Enfin, l’affacturage peut également faire l’objet d’une réflexion.
Patrick est cofondateur et CEO de Dougs. Expert-comptable de profession, expert conseil en création et reprise d’activité, il détient le Prix du Meilleur mémoire d'expertise comptable. Entrepreneur passionné, il partage régulièrement ses connaissances en intervenant dans des établissements supérieurs reconnus (X, HEC).
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