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Garantie sociale des chefs d'entreprise : comprendre la GSC en 2025

Audrey Gois
Audrey Gois
Juriste en droit social
11 min.
DANS CET ARTICLE

La Garantie Sociale des Chefs d'entreprise (GSC) représente une protection essentielle pour les dirigeants face au risque de perte d'emploi. Créée par les les syndicats patronaux (Medef, CPME, U2P et certaines branches professionnelles), cette assurance volontaire permet aux entrepreneurs et mandataires sociaux de percevoir jusqu'à 80% de votre revenu net fiscal professionnel annuel hors dividendes de l’année N-1 pendant une période pouvant aller jusqu'à 18 mois. Chaque année, beaucoup de dirigeants perdent leur activité professionnelle sans pouvoir bénéficier des allocations chômage classiques. La GSC apporte une réponse concrète à ce besoin de sécurisation financière.

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Est-ce qu'un chef d'entreprise peut toucher le chômage ?

Les chefs d'entreprise ne bénéficient pas automatiquement du régime général d'assurance chômage de France Travail. Deux options s'offrent aux dirigeants pour se protéger en 2025. La première passe par l'Allocation des Travailleurs Indépendants (ATI), accessible à condition d’avoir exercé cette activité en continu pendant 2 ans.

La seconde solution réside dans la souscription d'une assurance chômage privée, comme la Garantie Sociale des Chefs d'entreprise (GSC). Cette protection permet de percevoir jusqu'à 80% des revenus annuels nets fiscaux durant une période allant jusqu’à 18 mois.

Pourquoi est-ce que les dirigeants ont besoin d'être couverts par l'assurance chômage ?

La réalité économique actuelle expose les dirigeants à des situations complexes. Une étude de 2024 révèle que 60% des faillites d'entreprises entraînent des difficultés financières majeures pour leurs dirigeants, avec une perte moyenne de revenus de 4 500 € mensuels.

Face à ces enjeux, une couverture adaptée devient primordiale. Un exemple parlant : un gérant de PME qui perd son activité suite à une restructuration se retrouve sans revenus du jour au lendemain, avec des engagements financiers personnels à honorer.

Les conséquences considérables d'une perte d'emploi touchent aussi bien le patrimoine personnel que la capacité à rebondir professionnellement. La liquidation judiciaire, le redressement ou la dissolution anticipée représentent des risques réels qui nécessitent une anticipation financière solide.

Qu'est-ce que la garantie sociale des chefs d'entreprise (GSC) ?

Le rôle de l'association GSC

Créée par les syndicats patronaux (MEDEF, CPME, U2P, et certaines branches professionnelles), l'association GSC agit comme un véritable bouclier financier pour les entrepreneurs. Sa mission première : représenter et défendre les intérêts de ses adhérents auprès des assureurs partenaires.

Composée exclusivement de chefs d'entreprise, cette structure à but non lucratif met en place des solutions adaptées aux besoins spécifiques des dirigeants. Un conseil d'administration, constitué d'entrepreneurs expérimentés, supervise la gestion des contrats d'assurance et veille à leur bonne application.

L'association propose également un accompagnement personnalisé via son fonds social, destiné aux adhérents traversant des périodes délicates. Ce soutien se matérialise par une aide financière exceptionnelle.

Les situations couvertes par la garantie

La GSC intervient dans de multiples cas de perte involontaire d'emploi. Un redressement judiciaire entraînant l'éviction du dirigeant ouvre droit aux indemnités, tout comme une révocation ou un non-renouvellement de mandat social.

Les fusions, absorptions et restructurations profondes menant à la cessation des fonctions sont également prises en charge. Par exemple, un PDG perdant son poste suite à une fusion-acquisition bénéficiera d'une protection financière adaptée.

La dissolution anticipée de l'entreprise ou sa mise en liquidation judiciaire déclenchent aussi le versement des indemnités. Les travailleurs non-salariés peuvent compter sur cette protection lors d'une cession forcée ou d'une restructuration profonde affectant leur activité.

Les avantages de la protection GSC

La souplesse des formules GSC permet une personnalisation optimale selon votre profil. Un entrepreneur peut par exemple moduler son niveau de couverture jusqu’à 80% de ses revenus antérieurs, selon ses besoins réels.

L'affiliation immédiate représente un atout majeur : dès la création de votre société, vous accédez à cette sécurité sans attendre la clôture du premier exercice comptable. Les avantages fiscaux rendent également le dispositif attractif, avec des cotisations déductibles jusqu'à 1,875% du bénéfice imposable en 2025. Exclusif aux travailleurs non-salariés : vous pouvez bénéficier de la déductibilité fiscale des cotisations loi Madelin jusqu’à 1,875% de votre bénéfice imposable dans la limite de 8 PASS.

La GSC propose aussi un accompagnement complet vers le rebond professionnel. À titre d'exemple, un dirigeant bénéficie d'une assistance dédiée pour construire son nouveau projet, incluant des services d'outplacement et de coaching personnalisé.

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Checklist

Qui peut bénéficier de cette assurance chômage dirigeant ?

Les mandataires sociaux éligibles à la GSC

Les dirigeants de sociétés anonymes (SA) constituent la première catégorie d'éligibles : PDG, directeurs généraux et membres du directoire peuvent souscrire à ce dispositif. Cette couverture s'étend également aux présidents et directeurs généraux de SAS/SASU.

Les gérants minoritaires ou égalitaires de SARL bénéficient aussi de cette assurance, sous réserve d'une affiliation à un syndicat patronal partenaire comme le MEDEF ou la CPME. Le justificatif d’adhésion à une organisation patronale professionnelle ou territoriale relevant du MEDEF, de la CPME ou de l’U2P doit être fourni à l’affiliation ou au plus tard dans un délai de 6 mois maximum suivant la date de réception du dossier d’affiliation.

Les mandataires sociaux des sociétés civiles profitent également de cette opportunité, qu'ils dirigent une SNC ou une société en commandite.

Les entrepreneurs et travailleurs non-salariés

Les entrepreneurs individuels accèdent à la GSC après 12 mois d'activité minimum. Cette protection concerne les artisans, commerçants et professions libérales inscrits au registre du commerce ou des métiers.

Un chiffre d'affaires annuel de 24 000 € représente le seuil minimal requis pour une adhésion en 2025. La garantie couvre jusqu'à 70% du revenu net fiscal déclaré l'année précédente.

Les auto-entrepreneurs doivent justifier d'une activité régulière sur les 24 derniers mois. La garantie sociale reste accessible même en cas de changement de statut juridique, avec maintien des droits acquis pendant la période de transition.

Les conditions d'âge et de revenus

La souscription à ce dispositif requiert un âge minimum de 18 ans, tandis que la limite supérieure se fixe à 59 ans maximum au moment de l'affiliation. Un professionnel de 57 ans peut par exemple encore souscrire et bénéficier d'une couverture jusqu'à sa retraite. Le dirigeant doit pouvoir justifier à la date de son affiliation qu’il ne pourra prétendre avant au moins 5 ans à la liquidation de sa retraite de base de Sécurité sociale au taux plein.

Le montant des indemnités varie selon les revenus déclarés. Pour 2025, le plafond s'établit à 8 fois la base de sécurité sociale, soit 329 088 euros annuels. La formule standard prévoit une compensation de 55% des revenus nets fiscaux sur 12 mois.

Les créateurs d'entreprise doivent présenter un bilan comptable sur au moins deux exercices. Une exception existe pour les repreneurs d'entreprises : leur dossier peut être étudié dès la première année d'activité, sous réserve d'un prévisionnel validé par un expert-comptable.

Le fonctionnement de l'assurance GSC pour les dirigeants

La durée d'indemnisation possible

La période d'indemnisation s'échelonne sur 9, 12 ou 18 mois selon l'option choisie à la souscription. Un délai d'attente de 12 mois s'applique avant l'activation des droits pour les régimes de 9 et 12 mois.

Pour le régime de 18 mois, le délai d'attente s'étend à 18 mois. Les versements démarrent au 31e jour suivant la perte d'activité. Un exemple concret : un dirigeant ayant souscrit en mars 2025 pour une durée de 12 mois pourra percevoir ses indemnités à partir d'avril 2026.

Les créateurs d'entreprise bénéficient d'un régime spécifique avec une durée unique de 12 mois. À la date anniversaire de leur affiliation, ils accèdent aux options de 18 mois.

Comment sont calculées les indemnités GSC ?

Le montant des indemnités GSC se limite à 80% de votre revenu net fiscal professionnel annuel (hors dividendes). Cette base de calcul exclut les dividendes et prend uniquement en compte les revenus liés à l'activité professionnelle.

Un plafond annuel fixé entre 16 000 € et 250 000 € détermine l'enveloppe maximale d'indemnisation. Pour illustrer ce mécanisme : un dirigeant déclarant 100 000 € de revenu net fiscal pourra percevoir jusqu'à 80 000 € d'indemnités annuelles.

La formule de calcul intègre aussi un coefficient de majoration pour les dirigeants ayant plus de 5 ans d'ancienneté dans leur fonction. Ce bonus peut augmenter l'indemnité jusqu'à 10% supplémentaires, permettant une meilleure compensation de l'expérience acquise.

Les cotisations et la fiscalité du dispositif

Le montant des cotisations selon le profil

Les cotisations annuelles GSC varient significativement selon le statut du dirigeant. Un gérant de SARL s'acquittera d'une contribution moyenne de 3% de sa rémunération, tandis qu'un dirigeant de SAS verra ce taux atteindre 4%.

Les entrepreneurs individuels bénéficient d'un barème adapté à leur situation. Pour une protection standard sur 12 mois, le montant s'établit à 2,5% du chiffre d'affaires en 2025, avec un minimum forfaitaire de 1 200 euros.

La première année d'adhésion requiert un droit d'entrée unique de 92,73 euros, correspondant à 0,20% du plafond de la sécurité sociale. Une réduction de 15% s'applique aux artisans et commerçants grâce à leur statut de travailleur non salarié.

Les avantages fiscaux pour les dirigeants

La déductibilité des cotisations GSC représente un atout fiscal majeur pour les dirigeants. Dans le cadre de la loi Madelin, les versements sont déductibles jusqu'à 1,875% du bénéfice imposable, avec un plafond calculé sur 8 fois le montant annuel de la sécurité sociale.

Les mandataires sociaux profitent d'un régime particulier : leurs cotisations, considérées comme un sursalaire pour le dirigeant pour la fraction prise en charge par l’entreprise (art.82 du CGI). Elles sont soumises à cotisations sociales et non déductibles du revenu imposable. Un dirigeant de SARL déclarant 80 000 euros de revenus annuels peut réduire sa base imposable de près de 1 500 euros.

Les indemnités reçues restent exonérées d'impôt sur le revenu et de CSG-CRDS.

Comment adhérer à la GSC ?

Les documents nécessaires à l'inscription

La constitution du dossier d'affiliation requiert plusieurs pièces administratives essentielles :

  • un extrait Kbis datant de moins de trois mois sur lequel figure le nom du (des) dirigeant(s) à affilier ;
  • les statuts de l’entreprise à jour, et/ou un justificatif indiquant la répartition des actions/parts sociales ;
  • le Procès-verbal de nomination
  • le Relevé d’Identité Bancaire du compte de l’entreprise ;
  • le bulletin de paie de décembre de l’année N-1 ou un justificatif de revenu prévisionnel (ex : annexe au PV de nomination) ;
  • une copie d’une pièce d’identité en cours de validité du (des) dirigeant(s) à affilier ;
  • les liasses fiscales dématérialisées (CERFA 2050/53 ou 2033) des deux derniers exercices ;
  • le justificatif d’adhésion à une organisation patronale professionnelle ou territoriale relevant du MEDEF, de la CPME ou de l’U2P doit être fourni à l’affiliation/adhésion ou au plus tard dans un délai de 6 mois maximum suivant la date de réception du dossier d’adhésion/ d’affiliation. Il est facultatif en cas de souscription de la formule CRÉATEUR.

Les créateurs d'entreprise fourniront un prévisionnel d'activité validé par un expert-comptable. Pour les sociétés existantes, les deux derniers bilans comptables seront demandés, accompagnés des rapports du commissaire aux comptes le cas échéant. Selon la situation du dirigeant, il conviendrait d'apporter l'un des éléments suivants : 

  • le bulletin de paie de décembre de l’année N-1 ;
  • ou un justificatif de revenu prévisionnel (ex : annexe au PV de nomination) ;
  • ou l’attestation établie par l’expert-comptable pour le dirigeant non salarié.

L'autorisation de prélèvement bancaire et le formulaire de demande d'affiliation parachèvent votre dossier. Ces documents garantissent un traitement optimal de votre demande de protection.

Le délai de carence à respecter

Le délai d’attente correspond à l’intervalle de temps prévu avant de pouvoir demander à bénéficier de l’indemnisation GSC. Il est fixé à 12 mois d’affiliation si la durée d’indemnisation choisie est de 9 ou 12 mois. Cette période incompressible permet à l'assurance d'évaluer la stabilité de votre activité professionnelle.

Un régime spécial existe pour les repreneurs d'entreprise : la période d'attente se réduit à 6 mois lorsque le repreneur présente trois exercices comptables consécutifs bénéficiaires de la société rachetée.

Pour les mandataires sociaux, la protection prend effet dès le premier jour du mois suivant la validation du dossier complet. Cette date marque le début du décompte du délai de carence, pendant lequel aucune indemnisation ne peut être versée en cas de perte d'emploi.

Les services complémentaires pour les assurés GSC

La GSC propose un accompagnement personnalisé au-delà de la simple indemnisation financière. Un service d'aide à la reconversion professionnelle met à disposition des experts en ressources humaines pour redéfinir votre projet.

Le fonds social GSC apporte un soutien supplémentaire aux adhérents confrontés à des difficultés personnelles. Cette aide exceptionnelle, plafonnée à 5 000 euros, s'active après une année d'affiliation.

Les assurés bénéficient également d'un maintien de leurs points retraite pendant leur période d'indemnisation. Un avantage précieux qui préserve leurs droits futurs à la pension.

Une assistance juridique gratuite répond à leurs questions sur le droit des sociétés ou le droit social, tandis qu'un réseau d'entrepreneurs facilite les échanges d'expériences et les opportunités professionnelles.

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Audrey Gois
Audrey Gois
Juriste en droit social

Quand elle n’arpente pas les routes de l’Oise sur son VTT, Audrey offre son expertise de juriste en droit social chez Dougs. Sur son deux roues comme en ressources humaines, sa curiosité et sa persévérance n’ont pas de limite pour atteindre son objectif !

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